
Les silences
ont une forme
Younes Faghihi est un artiste qui ne peint pas seulement avec des pinceaux, mais avec son histoire, son corps, et ses blessures. Il est né le 31 mai 1981 en Iran, dans un pays où l’encre coule aussi facilement que le sang, où chaque trait peut être une rébellion silencieuse. Son parcours est celui d’un artiste qui cherche sans cesse à faire dialoguer les formes, les mots et les volumes.
Faghihi, c’est cette tension permanente entre le verbe et le corps. Calligraphe de formation, il a appris à dompter les lettres persanes dès l’âge de 12 ans, avant d’en faire des bêtes sauvages, qui bondissent sur la toile, griffent, s’enroulent, s’étendent. Ses formes ne racontent pas seulement des mots, elles hurlent des choses qu’on ne peut pas dire. Ce sont des lettres qu’on devine sous la peau, prêtes à percer à travers.
Arrivé en France pour y poursuivre son chemin artistique, Faghihi est devenu un artiste qui se joue des frontières. À Lorient, à l'EESAB, il récolte son DNSEP en 2023, mais surtout il affine ce langage hybride entre Orient et Occident. Paris l’adopte. Son atelier, son laboratoire, son ring. Les toiles y sont des peaux tendues, les volumes sous vide évoquent des corps qui veulent naître, des formes in utero prêtes à exploser dans le monde. Ce n’est pas de la déco murale, c’est viscéral.
Il faut voir son travail pour comprendre. Il faut s’en approcher, presque le toucher. Le volume est là. La tension. La souffrance douce. Les lettres calligraphiées se transforment en reliefs sous toile, comme si elles cherchaient à respirer. C’est une gestation permanente. C’est beau, mais pas dans le sens Instagram. Beau comme une cicatrice qui raconte l’histoire de quelqu’un qui a survécu.
Engagé jusqu’à la moelle, Faghihi questionne la censure iranienne, la violence faite aux images, aux corps. Ce qu’on cache, ce qu’on tait. Il expose, en France, en Allemagne, en Italie, en Turquie. Il enseigne aussi. Partout où il passe, il sème ce mélange unique de rigueur calligraphique et de rage plastique. Il fait partie de l'Atelier des Artistes en Exil, membre de la Fondation Taylor, l'ADAGP. Il est de ceux qui savent que l'art peut être une arme autant qu'une caresse.
Younes Faghihi n’embellit pas le monde. Il le prend tel qu’il est : brut, douloureux, mais toujours vivant. Son travail, c’est l’amour, le cri, et cette foutue envie de continuer.
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1981 : naissance en Iran, au cours de la guerre Iran-Irak
1991 : commence à pratiquer la peinture
1997 : Baccalauréat, spécialité Arts graphiques
2001 : Diplôme de l’Association iranienne de calligraphie (félicitations du jury)
2001-2002 : professeur d'art, Université Technique Ali Chari’ati (Iran)
2003 : Licence en arts plastiques, Islamic Azad University Téhéran (Iran)
2010 : Bourse de recherche, Cité Internationale des arts, Paris.
2011 : Installation définitive à Paris.
2017 : Bourse de recherche, La Fondation Raza, Gorbio, France
2019-Present : Fondateur et Professeur d'art, Toranj - Académie en ligne des beaux-arts
2020 : Bourse de production artistique projet Résurrection intérieure, Résidence La Pratique, Vatan, France
2022 : DNA, EESAB (École européenne supérieure d’art de Bretagne), Lorient
2022 : Bourse de recherche résidence pluridisciplinaire, La Pratique, Vatan, France
2023 : DNSEP avec mention, EESAB (École européenne supérieure d’art de Bretagne) Lorient
2024 : Ateliers d'art en tournée en Europe
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2013 : Quand les lettres fond l’amour, Galerie Manart, Paris (expo. monographique)
2014 : Le monde des mots, Galerie GRK, Paris (expo. monographique)
2016 : Le monde des mots, Galerie Le 100, Paris (expo. collective)
2018 : Sans titre, Galerie Olivier Mousson, Paris (expo. monographique)
2018 : Magic of Persia, Bonham’s, Los Angeles, États-Unis (expo. collective)
2018 : A Tale of Two Cities, Galerie d’art Kamil, Monte-Carlo, Monaco (expo. collective)
2019 : The World of Words, Artsy, Mana art centre (expo. monographique)
2020 : New This Week, Saatchi Art galerie (expo. collective)
2021 : Fête des Puces, Galerie Donya, Paris (expo. collective)
2021 : Portes ouvertes Atelier des artistes en exil, Paris, (expo. collective)
2022 : Remask, Marie de Paris centre, France (expo. collective)
2022 : La vein de la vie, Galerie Silkrouds, Paris, (expo. monographique)
2023 : Alteration – Vision d’artist, Havas, Puteaux, France (expo. collective)
2023 : 22e édition de Printemps des écritures, MJC Gallery, Bourg-en-Bresse, France (expo. monographique)
2023 : MÈRES D'EXIL Regards d'artistes, La cité miroir, Liége, Belgique (expo. collective)
2024 : Post-war & Art contemporain, Maison Aguttes, Paris (expo. collective)
2024 : 7e édition Visions d’exil : Censure, Poush, Aubervilliers, France (expo. collective)
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Maison des artistes (Paris, dep. 2011)
Fondation Taylor (Paris, dep. 2018)
Atelier des artistes en exil (Paris, dep. 2019)
ADAGP : (Paris, dep. 2024)
Le Soft Ivry (Ivry-sur-Seine, dep. 2024)
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2013 : Toute la culture, Voyage autour des lettres
2018 : Catalogue a tale of two cities Magic In Monaco
2018 : Catalogue a tale of two cities Magic In LA
2022 : Journal de Sud Ouest, Pessac : Une fresque en hommage à Nika Shakarami
2023 : Des artistes iraniens au Printemps des écritures, Le Progrès
2023 : Catalogue Alteration : regards d'artistes en exil , Havas
2023 : Journal de Sud Ouest, une fresque pour les Iraniennes et les Iraniens à Darwin
2023 : Luxury Tribune, L’art de l’exil
2023 : Journal La Nouvelle Republique,
2024 : Catalogue post-war & Art contemporain, décembre , Maison Aguttes